Comprendre l'autisme
Je remarque que mon enfant semble avoir des difficultés à communiquer, à interagir avec les autres ou à s’adapter à certains changements dans sa routine.
Il présente également des comportements répétitifs ou une sensibilité accrue à certains stimuli.
Je me demande si cela pourrait être lié à l’autisme et je suis inquiet de ses difficultés. Les ressources et les informations présentes sur ce site peuvent lever vos doutes ou au contraire les confirmer, auquel cas il est utile de consulter des professionnels spécialisés.
Définition
L’autisme est un trouble du neurodéveloppement appelé également trouble du spectre de l’autisme.
Il impacte la communication, les interactions sociales et le comportement.
Spectre, en effet car les caractéristiques, les manifestations et l’intensité sont extrêmement différentes d’une personne à l’autre. Les manifestations varient également entre les garçons et les filles.
Il est utile de préciser que ce n’est pas une maladie mais que c’est un handicap
Les causes
Les causes de l’autisme (TSA – Trouble du Spectre de l’Autisme) sont complexes et multifactorielles. Elles impliquent une interaction entre des facteurs génétiques, biologiques et environnementaux.
Voici les principaux éléments connus :
1. Causes biologiques et génétiques
Facteurs génétiques
L’autisme a une forte composante génétique (hérédité estimée entre 50 et 90%). Plusieurs gènes impliqués dans le développement du cerveau sont associés à l’autisme. Certains cas sont liés à des mutations génétiques spontanées (de novo), non héritées des parents.
- Anomalies cérébrales
- Différences dans la connectivité cérébrale et le développement de certaines régions du cerveau (ex. cortex préfrontal, amygdale, cervelet).
- Développement neuronal atypique, avec une croissance excessive du cerveau chez certains enfants autistes.
- Dysfonctionnements neurochimiques
- Déséquilibres de neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine et le GABA, qui influencent la communication neuronale.
- Inflammation cérébrale et stress oxydatif sont parfois observés chez les personnes autistes.
2. Causes environnementales (facteurs de risque)
L’environnement peut jouer un rôle dans l’expression des gènes liés à l’autisme, mais il ne semble pas être une cause unique.
Voici quelques facteurs étudiés :
- Facteurs prénataux
- Âge avancé des parents, en particulier du père.
- Exposition à des toxines (pesticides, polluants, métaux lourds).
- Prise de certains médicaments pendant la grossesse (ex. acide valproïque, thalidomide).
- Diabète gestationnel, infections maternelles, stress important pendant la grossesse.
- Facteurs périnataux et précoces
- Naissance prématurée ou faible poids à la naissance.
- Complications à l’accouchement, comme une hypoxie (manque d’oxygène au cerveau).
- Facteurs postnataux
Certains chercheurs étudient les liens possibles avec l’exposition précoce à des polluants ou perturbateurs endocriniens.
- Le microbiote intestinal pourrait aussi influencer le développement neurologique (axe intestin-cerveau).
Conclusion
L’autisme résulte d’une combinaison de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux influençant le développement du cerveau. Il ne s’agit pas d’une cause unique mais d’un ensemble de mécanismes encore partiellement compris.
Les signes d'alertes
Le premier signe d’alerte est l’inquiétude des parents.
Avant 18 mois, l’enfant peut avoir les manifestations suivantes :
- Problème de sommeil, difficulté d’endormissement ou réveil nocturne.
- Pas ou peu de diversification alimentaire.
- Une mauvaise gestion des émotions : l’enfant fait de multiples colères.
- Des difficultés à se déplacer, problème d’équilibre.
- Exploration inhabituelle des objets : fixer un ventilateur pendant des heures.
Communication :
- Absence de babillage, de vocalisation
- L’enfant ne pointe pas l’objet qu’il désire
- Pas d’attention conjointe, c’est à dire qu’il ne regarde pas ce que vous lui montrez.
- Il ne regarde pas dans les yeux.
- Il ne sourit pas à la personne.
- Incompréhension du langage non verbale.
- Écholalie : l’enfant répète la même chose.
Interaction sociale :
- Il ne répond pas à son prénom.
- Il semble être dans son monde.
- Il n’imite pas ce que ses parents font : tirer la langue
- Il ne s’approche pas des autres enfants.
- Il ne fait pas de gestes sociaux : coucou , aurevoir
- Il ne joue pas avec les autres enfants.
- Impossibilité de prendre des initiatives sociales.
Autres :
- Retard dans le développement
- Sensibilité sensorielle particulière
- Aucune réciprocité émotionnelle
Au delà de 18 mois, l’enfant peut avoir les manifestations suivantes :
Communication :
- Tous les signes précédents.
- Il a un retard de langage ou une absence de langage.
Interaction sociale:
- Difficultés à rentrer en contact avec les autres enfants.
- Difficultés à communiquer.
- Difficultés dans les relations avec ses proches.
Intérêts restreint et répétitif :
- L’enfant s’intéresse à une chose ou deux en particulier : les avions par exemple.
- L’enfant refait les même choses plusieurs fois de suite.
Les conséquences
L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), peut avoir des conséquences importantes tant au niveau de l’école que du travail. Ces conséquences varient d’un individu à l’autre, mais elles peuvent inclure des difficultés dans les domaines suivants :
Au niveau de l’école
Difficultés de communication sociale : Les enfants autistes peuvent avoir du mal à comprendre et à utiliser les signaux sociaux, comme le langage corporel, les expressions faciales et le ton de la voix. Cela peut rendre difficile l’interaction avec les enseignants et les camarades de classe, ainsi que la participation aux discussions de groupe ou aux activités sociales.
Problèmes d’intégration sociale : Les élèves autistes peuvent éprouver des difficultés à nouer des amitiés, comprendre les codes sociaux ou participer aux jeux collectifs. Ils peuvent se sentir isolés ou rejetés par leurs pairs, ce qui peut avoir un impact sur leur bien-être émotionnel.
Difficultés d’apprentissage : Les enfants autistes peuvent présenter des difficultés dans l’acquisition des compétences académiques en raison de problèmes de concentration, d’inflexibilité cognitive ou de résistance aux changements dans les routines. Certains peuvent exceller dans certains domaines spécifiques, comme les mathématiques ou la musique, mais avoir des difficultés dans d’autres, comme la lecture ou l’écriture.
Comportements répétitifs : Les élèves autistes peuvent avoir des comportements répétitifs, comme des mouvements ou des routines fixes, qui peuvent interférer avec leur attention en classe et leurs interactions avec les autres. Ces comportements peuvent aussi être mal interprétés par les enseignants et les autres élèves.
Sensibilité sensorielle : Les enfants autistes peuvent être hypersensibles ou hyposensibles à certains stimuli sensoriels (comme les bruits forts, les lumières vives, ou les textures). Cela peut les rendre plus sensibles à l’environnement scolaire, entraînant de l’anxiété, de l’agitation ou des comportements perturbateurs.
Au niveau du travail
Difficultés de communication et d’interaction sociale : Sur le lieu de travail, les personnes autistes peuvent avoir des difficultés à interpréter les subtilités sociales, à communiquer de manière efficace avec leurs collègues ou leurs supérieurs, et à s’intégrer dans des équipes de travail. Cela peut rendre plus difficile la gestion des relations professionnelles et la participation à des réunions ou des discussions informelles.
Difficultés d’adaptation aux changements : Les personnes autistes peuvent éprouver des difficultés à s’adapter aux changements dans leur environnement de travail, que ce soit dans les tâches, les horaires, ou les procédures. Elles peuvent également préférer des routines rigides et avoir du mal à gérer des situations imprévues ou stressantes.
Sensibilité sensorielle : Comme à l’école, certaines personnes autistes peuvent être particulièrement sensibles aux bruits, à la lumière ou à d’autres stimuli sensoriels dans leur environnement de travail, ce qui peut rendre certaines situations de travail difficiles, voire accablantes.
Compétences spécialisées : Certaines personnes autistes peuvent exceller dans des domaines spécifiques, comme les technologies, les mathématiques ou l’analyse de données. Toutefois, elles peuvent avoir besoin d’un environnement de travail structuré et de soutien pour tirer pleinement parti de leurs talents.
Problèmes de gestion du stress et de l’anxiété : L’anxiété liée aux interactions sociales ou aux attentes élevées peut être présente chez les personnes autistes. Des stratégies d’adaptation peuvent être nécessaires pour gérer le stress et créer un environnement de travail qui favorise leur bien-être.
Fréquence
Le spectre de l’autisme à l’échelle mondiale
La fréquence de l’autisme au niveau mondial est estimée à environ 1 personne sur 100, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, les taux varient selon les études et les pays, avec certaines recherches indiquant une prévalence plus élevée, atteignant environ 1 sur 36 aux États-Unis (CDC, 2023). L’augmentation des diagnostics est en partie due à une meilleure reconnaissance et un élargissement des critères diagnostiques.
Le spectre de l’autisme en France
Selon l’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, il a été dénombré environ 700 000 personnes avec un trouble du spectre autistique (TSA) en France, dont 100 000 ont moins de 20 ans.
Actuellement, 8 000 enfants autistes naîtraient tous les ans, soit environ une personne sur 100.
En France, on estime que 0,6 à 0,7 % des moins de 20 ans sont atteints de troubles envahissants du développement (TED) toutes formes confondues (0,2 % pour l’autisme infantile).
Au cours des vingt dernières années, la fréquence des troubles envahissants du développement a augmenté du fait de l’amélioration de la détection de ces troubles par les professionnels de santé et du fait de l’élargissement des critères de diagnostic, en particulier pour les formes de TED sans retard mental.
Source : autisme info service
Niveaux de gravité
Le TSA est un terme global qui englobe une large gamme de troubles neurodéveloppement. Le spectre autistique inclut diverses manifestations allant de formes légères, comme le syndrome d’Asperger (sans déficience intellectuelle significative), à des formes plus sévères, avec des déficiences intellectuelles et des difficultés de communication et de comportements importants. Le terme « spectre » souligne la variabilité des symptômes, qui peuvent différer en fonction de l’âge, des capacités intellectuelles et des interventions reçues.
Définition DSM-5
Le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition) est un ouvrage publié par l’American Psychiatric Association (APA). Il fournit des critères diagnostiques standardisés pour identifier et classer les troubles mentaux. Le DSM-5 est utilisé par les professionnels de la santé mentale, tels que les psychiatres, psychologues et autres cliniciens, pour établir un diagnostic basé sur des symptômes observés chez un patient.
Changement dans le DSM-5 :
Le DSM-5 a remplacé la catégorie des TED par le terme plus large trouble du spectre de l’autisme (TSA). Cela inclut plusieurs des troubles précédemment classés sous les TED, mais avec des critères diagnostiques différents :
- Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est désormais utilisé pour décrire tous les cas d’autisme, qu’ils soient légers ou plus graves, avec des symptômes qui varient en fonction du besoin de soutien. Le spectre inclut l’autisme classique, le syndrome d’Asperger et d’autres troubles similaires.
Le DSM-5 distingue désormais le TSA en fonction du niveau de soutien nécessaire :
- Niveau 1 (besoin de soutien léger)
- Niveau 2 (besoin de soutien modéré)
- Niveau 3 (besoin de soutien sévère)
Cela permet une approche plus nuancée des personnes avec des troubles du spectre de l’autisme, qui peuvent avoir des niveaux de fonctionnement et de soutien très différents.
Si tu souhaites des informations supplémentaires sur ces troubles ou leur accompagnement, je peux approfondir certains aspects.
En résumé, l’autisme infantile est une ancienne appellation d’une forme plus spécifique d’autisme qui fait désormais partie du trouble du spectre de l’autisme (TSA), un terme plus large qui englobe différents degrés de manifestations autistiques.